Le jour le plus fou : 6 juin 1944, les civils dans la tourmente
En pleine nuit, des milliers de paras leur tombent sur la tête, et au petit jour, la plus terrifiante armada militaire de tous les temps déferle sur leur côtes. Pris dans ce maelström meurtrier, dans un enchevêtrement incroyable de combats, la population n'aura à l'esprit qu'un seul souci : ne pas se laisser broyer, rester en vie.
La voici projetée dans la fournaise des villes écrasées sous les bombes ou mêlée à la traîtrise des combats à l'arme blanche. Dans la guerre des marais, la guerre des haies. Dans la guerre à l'aveuglette, avec ses raids, ses coups de main et ses chassés-croisés. C'est un chaos ubuesque, un vaudeville soldatesque.
Restés longtemps à l'écart de la Grande Histoire, à l'ombre des médailles et des faits d'armes, les Normands racontent ici leur 6 juin 1944.
Ce sont des récits de civils, totalement ignorants des opérations militaires, qui mêlés aux combattants, comprirent vite que le salut était une affaire personnelle, qu'il fallait « se débrouiller » pour s'en tirer. En l'espace de quelques secondes, et pour des jours ou des semaines parfois, leur vie ne tint plus que dans un trou où ils pouvaient se terrer, dans la virtuosité à slalomer entre les bombes et les obus, dans le réflexe d'un soldat qui ne tire pas ou ne lance pas sa grenade, dans le simple hasard de se trouver au bon ou au mauvais endroit.
« On a souvent dit que nous étions pris entre deux feux, rapporte l'un des témoins, c'est faux. Nous étions dans le feu... »
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