Marie Bonaparte et Freud : une rencontre destinale

Le 30 septembre 1925, en franchissant le porche du Berggasse 19, à Vienne, la princesse Marie Bonaparte rencontre pour la première fois son psychanalyste. Freud sait qui elle est. Si nous devions trouver un trait d'union historique entre Napoléon Bonaparte et Freud, Marie Bonaparte, l'arrière-petite-nièce de l'empereur, « la dernière Bonaparte », comme elle se décrit elle-même, n'en est-elle pas la symbolique incarnation ?

La princesse et le psychanalyste ignorent à cet instant qu'ils seront l'un pour l'autre de précieux soutiens. Il l'aidera à atteindre la liberté de penser ; en le sauvant de la persécution nazie, elle lui permettra de mourir dans la dignité. Elle fut la bonne étoile de Freud.

Nous avons la chance d'avoir à notre disposition la correspondance intégrale entretenue par Freud et Marie Bonaparte. Près de neuf cents lettres écrites entre 1925 et 1939, dans lesquelles, avec sincérité et liberté, elle livre ses souvenirs d'enfance, ses rêves et les aléas de sa vie sexuelle. Freud lui répondra longuement.

Ce livre est issu d'un colloque au cours duquel, huit personnalités venant de divers horizons ont livré leurs réflexions au sujet de cette passionnante correspondance.