
Faut-il brûler Averroès ? : ce qui nous arrive
Le temps des invectives, des régressions identitaires et des haines aveugles est de retour. Il pourrait bien nous entraîner vers le pire, vers l'avènement de nouveaux bûchers. La cible des mouvements nationaux-populistes, en pleine ascension, tient en deux mots : immigration et islam. Un mot d'ordre s'affirme : « Vous n'êtes pas d'ici, dehors ! » Comme si les sources arabes de la culture européenne n'avaient jamais existé, comme si la figure du grand Averroès/Ibn Rushd n'avait jamais compté, dans la transmission d'une pensée philosophique, en langue arabe. Critiquer ce déni ne signifie aucunement être complaisant avec les mouvements djihadistes. Pas de politique du type : « Nous sommes tous d'ici, faisons semblant », qui perpétue l'inertie et consent au pire. C'est bien au contraire d'un « Nous serons tous d'ici ! » dont nous avons le plus grand besoin. La fabrique de Tout un monde en commun, dont la Méditerranée est l'épicentre. Un projet d'avenir qui nous engage vers un Autre cap. Là où naissent de possibles retrouvailles entre mondes gréco-latin et judéo-arabe, par-delà les logiques de peur ou de haine actuelles. Là où un patriotisme démocratique prend le pas sur le nationalisme identitaire.
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