Dans les tranchées de Stalingrad. La ville natale. Carnets d'un badaud

Il vous est offert de découvrir ici trois titres majeurs de l'oeuvre de Viktor Nekrassov, l'un des plus grands auteurs de la littérature russe du XX^e siècle. À travers ces textes se dessine le cheminement de la pensée d'un grand écrivain, qui s'est longtemps opposé au pouvoir soviétique avant d'être contraint à fuir en France. Dans ces récits, qui ont suscité une vive polémique lors de leur publication en 1947,1955, et 1976, Nekrassov amène notamment à s'interroger sur la question du libre arbitre avec Dans les tranchées de Stalingrad puis sur le sujet de la pression sociale dans La Ville natale. Carnets d'un badaud, récit autobiographique et de mémoire couvrant un demi-siècle, clôt cette progression. Alors qu'en URSS, il considérait que « le talent, arraché à la patrie, meurt », une fois Parisien, il tente, avec nostalgie et dérision, de trouver un sens à l'émigration, grand phénomène du siècle, qui a constitué le coeur de sa vie et de son oeuvre. La force de l'auteur, son charme, c'est d'associer, d'une phrase à l'autre, des entités a priori absolument opposées. Dans un monde divisé, il réunit, il associe, comme si n'existaient ni les années écoulées, ni les distances géographiques, comme si la guerre froide n'avait pas lieu. Nekrassov estime même que « le plus grand crime », commis en URSS en soixante-sept ans, a peut-être été « le projet, conçu et concrétisé de façon diabolique, qui consistait à séparer les gens ». Une oeuvre universelle, qui, plus de quarante ans après, trouve de nombreuses résonnances dans la société actuelle.