L'altération dans la création contemporaine

L'altération dans la création contemporaine

Couper, trouer, brûler, briser, fracturer, déchirer, disloquer, « grapher », caviarder, voiler, biffer, brouiller, effacer... La liste est longue, au cours des XX^e et XXI^e siècles, des gestes de l'art dont l'action destructrice est devenue processus de création, au point que le sens péjoratif du mot altération s'est transformé en valeur de résistance et d'innovation. À l'heure de la mondialisation, qui globalise mais aussi décentre, l'altération ressuscite quelque chose de son étymologie - alter - pour une signification d'acceptation de l'autre. Quelles modifications, quelles transfusions entre les cultures, quelles influences réciproques se glissent-elles dans les oeuvres d'aujourd'hui en proposant alliances et hybridations ? Depuis quelque temps, enfin, ce terme d'altération se couvre de l'ombre jetée sur notre planète par les multiples dégradations de ses écosystèmes. Des oeuvres tentent d'y faire face par des pratiques qui, tout en évoquant la catastrophe, la circonscrivent par l'union entre les arts, la mixité entre art et société, la rencontre entre l'art et la nature.