Affaire Aristophil : liquidation en bande organisée

« Dans un monde où les intentions pures sont non seulement inconcevables mais suspectes, il arrive souvent qu'on requalifie après usage les enchanteurs en apprentis sorciers, les généreux sans méfiance en aigrefins potentiels, les passionnés volubiles en machiavels de l'arnaque. Mais jamais la transmutation des louanges en lynchage n'avait atteint un tel degré que dans l'affaire hallucinante que vous allez découvrir. (...)

Aussi extraordinaire soit-elle, l'histoire de ce fils de plombier devenu, dans le domaine des lettres et manuscrits, le plus grand collectionneur, investisseur, mécène et créateur de musées privés au monde, avant de tout perdre, pourrait n'être aux yeux du lecteur qu'une aventure digne d'un roman de Balzac (...).

Cependant, au-delà du drame individuel et du préjudice causé par voie de conséquence à des milliers de clients, l'affaire Aristophil ne peut laisser personne indifférent, car elle constitue un véritable mode d'emploi pour escrocs assermentés : comment faire main basse, en toute impunité, sur l'entreprise d'un particulier. Je n'exagère pas. En l'état actuel de notre appareil juridico-médiatique, où la présomption d'innocence est considérée comme une fausse pudeur ringarde, ce qui a « tué » Gérard Lhéritier peut arriver, demain, à n'importe quel entrepreneur. »
Didier van Cauwelaert