La baie de lumière : la baie du Mont-Saint-Michel

La Baie de Lumière que nous offre ici Charles Montécot ne se soucie pas des frontières, les sables sont mouillés de ciel, les nuages étendent leurs plages sur des mers aux bleus profonds ou sur des lagunes mercurielles et les chemins abordent des montagnes de cumulus aux pentes vertigineuses. La lumière, Charles Montécot s'est mis à son service et il l'a apprivoisée, l'attendant de longues heures, ou saisissant son apparition subite.

La baie du Mont-Saint-Michel est capricieuse, elle sait nous rendre fou, ses plus beaux sourires sont éphémères et imprévisibles, ses colères promptes et belles. Ses voiles sont des promesses, Charles Montécot a su attendre les promesses du dévoilement et les offre ici. En compagnonnage, les textes de Jean-Luc Legros cheminent avec les photographies, se permettent quelques raccourcis buissonniers, savourent les écrivains qui ont si bien servi la lumière de la baie, partageant sa longue fréquentation de la Belle qui a façonné son imaginaire depuis l'enfance au pied des falaises de Carolles.

La Baie de Lumière est singulière, la lumière ne se divise pas, la folie du Couesnon est oubliée, oubliée sa frontière fantasque entre la Normandie et la Bretagne.

La baie étend son arc entre Cancale et Granville, le Mont-Saint-Michel est le paysage intérieur des Normands et des Bretons. Les auteurs, attachés tous les deux à leur Normandie natale et à la Bretagne qu'ils aiment, se sont plu à unifier ce que l'Unesco, faisant fi des querelles, a classé comme patrimoine culturel et naturel mondial.