Saint-Valery-sur-Somme côté jardins : l'herbarium, le fructicetum, les rues fleuries

Saint-Valery-sur-Somme, cette proue moyenâgeuse en baie, là où la terre picarde et son fleuve viennent s'échouer dans la mer, ses ailleurs, ses lumières d'eaux et de sables. Le moine jardinier Valery y a planté sa bêche pour cultiver les évangiles, religion invasive dans ce Vimeux païen. Depuis que le Saint s'y est ancré, la mer tourmentée et les drames de l'histoire s'éloignent, et cette reculade nous laisse, à chaque marée des labyrinthes de rivières où à l'horizon jouent les phoques.

La ville, tantôt grecque, romaine, normande, anglaise, bourguignonne, ligueuse, pirate, n'accueille plus depuis longtemps les trois mâts. Mais apaisée, elle attire les artistes et les contemplateurs. Perchés dans son damier de silex et de craie, les jardins éclosent de nouveau en harmonie et en liberté. Laissons-nous guider par les parfums et les bourdonnements de l'Herbarium, du Fructicetum et des rues fleuries, heureux prisonniers entre les murets jusqu'aux embruns porteurs d'iode et de lumière.