Poétique de l'horreur dans l'épopée et l'historiographie latines

Poétique de l'horreur dans l'épopée et l'historiographie latines

Auteur(s) Aline Estèves (Auteur)
Editeur(s) Ausonius
Date de parution : 24/09/2020
Collection(s) Scripta antiqua

Quatrième de couverture :

Poétique de l'horreur dans l'épopée et l'historiographie latines

Ce travail vise à reconstituer la vision romaine de l'horreur, au sens d'émotion extrême de peur et de phénomène horrible. L'étude porte sur l'épopée et l'historiographie latines, afin de cerner l'originalité du thème, qui relève normalement de la tragédie, dans deux genres dont il est a priori exclu. La revue des termes désignant la peur permet d'abord d'établir le champ sémantique de l'horreur au sens d'émotion ; s'en extrait l'imaginaire de l'horreur au sens de phénomène, qui s'organise en thèmes et motifs centrés autour des notions de noirceur, de grandeur et de laideur, se partage entre vision péjorative et laudative (horror ad odium / ad uenerationem) et relève du profane ou du sacré. Sur le plan esthétique, l'horreur pose des problèmes de transposition aux poètes épiques et aux historiens, particulièrement dans le domaine de la violence : pour rendre compte du caractère excessif des violences horribles, ils mobilisent des procédés d'amplification dérogeant aux attendus génériques, l'emphasis, l'euidentia et le tumor. Enfin, l'horreur perturbe l'horizon d'attente du lecteur : la delectatio qu'elle induit allie paradoxalement un goût trivial pour le sensationnel et un plaisir intellectuel de reconnaissance des problématiques de la mimèsis, fonctionnant en aemulatio avec les arts littéraires, plastiques ou scéniques ; l'utilitas qu'elle recèle relève essentiellement du questionnement éthique, puisque l'horror ad uenerationem peut prêter le flanc à la critique, et l'horror ad odium donner lieu au grandissement ambigu du mal. Au final, la notion d'horreur se structure dans les deux genres autour de deux thématiques dont la symbolique interfère : les Enfers et les guerres civiles.


This work aims to reconstruct the Roman perception of horror, simultaneously defined as an extreme fear and a horrible phenomenon. The study focuses on Latin epic and historiography to contrast them with tragedy so as to highlight the originality of horror in the first two genres, from which it is usually excluded. The review of the semantic field of the words designating fear defines horror as an emotion ; thereby comes the imagination of horror in the sense of a phenomenon : these horrific phenomena include a few major and recurring themes, such as darkness, greatness and ugliness, themselves divided between pejorative or laudatory representations (horror ad odium / horror ad uenerationem), as well as between sacred or secular events. On the aesthetic level, horror also appears when epic poets and historians develop important scenes of violence : to account for the excessive dimension of horrible deeds, authors use amplification processes such as emphasis, euidentia and tumor, troubling though generic rules. Horror then disrupts the readers' expected reception : delectatio combines a trite taste for the sensational and an intellectual pleasure in seeing the problems of mimesis, which emulate literature, fine arts and drama ; the utilitas it conceals is essentially an ethical questioning, mitigating horror ad uenerationem and potentially dignifying horror ad odium. It finally appears that in epic and in historiography, two symbolic backgrounds structure the Roman vision of horror : Hell and civil wars.

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Ean : 9782356133304
Format et Reliure : Livre
Pages : 471
Hauteur : 24.0 cm
Largeur : 17.0 cm
Epaisseur : 3.0 cm