Le grand festin des collabos : à l'ombre du maréchal, une grande galerie de portraits

Aujourd'hui, que reste-t-il de la collaboration et de tous les mots qui résonnent encore à nos oreilles, comme une sombre litanie... Marché noir, milice, ligne de démarcation, épuration, antisémitisme... mais aussi des noms et des destins emmêlés : Pétain, Laval, Maurras, Doriot, Brasillach, Touvier, Monsieur Henri, Petiot... ou des lieux emblématiques : la rue Lauriston, Vichy, Sigmaringen...

Largement racontée et commentée, cette page d'histoire de la Seconde Guerre mondiale mérite pourtant des éclaircissements. Sombre, elle l'est sans aucun doute ; complexe aussi, car « nourrie » d'influences politiques diverses, zébrée de trajectoires humaines venues de tous horizons : des intellectuels parfois pervertis ou endoctrinés, des arrivistes et des profiteurs, des jeunes perdus se tournant vers la milice ou la résistance, des voyous de bas étage ou des dirigeants politiques en mal de reconnaissance...

Un grand festin qui rassemble autour d'une table, vide pour certains ou trop bien garnie pour d'autres, des convives qui se trahiront sans vergogne. En marge de tout cela se tient aussi une collaboration « au quotidien », faite de rapports avec les troupes d'occupation qui vont de la non-agression à la cordialité, de la participation active jusqu'à la trahison.

D'aucuns voudraient croire à une France de 40 millions de résistants tendus ensemble vers le combat contre l'occupant, du début à la fin de la guerre.

La réalité est tout autre, tordue comme peut l'être l'âme humaine.

Aussi douloureuse soit-elle, l'étude de cette époque et de ses acteurs met en relief la difficulté de son analyse. Au fil de chapitres chronologiques, documentés, l'auteur replace l'Histoire dans son contexte. Car comment appréhender une époque sans la comprendre « de l'intérieur » ? Encore une fois, savoir d'où l'on vient pour savoir où l'on va...