Oisivetés de Vauban. Fleuves, rivières & canaux de France

Il n'est pas d'homme comme Vauban, qui connut aussi bien le sol de France. Autant, par les chemins empruntés, que les fleuves, rivières et rares canaux traversés, existants au XVII^ème siècle, pour les avoir parcourus et utilisés en tous sens. Il fut certainement, le premier personnage de Haut rang, à s'intéresser aux voies d'eau dans une vision économique d'ensemble de leur écoulement, en ayant le souci d'une possibilité de navigabilité. Ceci, tout en modifiant par endroit des niveaux à franchir, d'un bassin versant à l'autre, dont-il pourrait récupérer les eaux, au mieux de son imagination par tunnel ou écluse. Une oeuvre civile que Vauban s'imposa d'étudier dans ses « oisivetés », lors de ses visites des places-fortes aux frontières de la France. Une vision qu'il entrevoyait de ces voies d'eau, pour le mieux-être des déplacements du peuple Français, qui utilisait les mêmes chemins, de très mauvaise qualité à l'époque. Un aménagement de grande envergure qu'il envisageait aussi, sous l'angle attractif de rentabilité pour le bien des caisses de l'Etat du règne de Louis XIV.

Aujourd'hui, les voies d'eau construites, en partie modifiées pour certaines, sont un patrimoine ineffaçable dans le paysage de nos régions. Elles ne sont pas simplement le fruit d'une aventure de transport ni d'impôt fluvial, comme le suggérait Vauban, mais d'une nouvelle ère économique, écologique et environnementale de notre espace vital. Quoique partiellement dépassé par les nouvelles sciences de transport, le tourisme de masse a pris le relais des péniches et coches d'eau d'autrefois. Il n'est pas une vallée, une région Française qui ne soit pas canalisée ni équipée de canaux de liaison entre fleuves et rivières, grâce aux écluses toujours aussi magiques d'emploi, celles qui en sont les témoins privilégiées. Comme une étoile qui étincelle notre ciel, Vauban, l'homme aux multiples facettes a disparu sans avoir vu le jour, de son grand dessein de canaux sillonnant les régions françaises. C'est dans ce cadre des « oisivetés » de Vauban, que Max Prado porte son regard complémentaire, en superposant l'histoire de nos fleuves, rivières et canaux Français d'hier et d'aujourd'hui.