Critique, n° 881. Jacques Rancière : scènes des temps modernes

Jacques Rancière : scènes des temps modernes

Jacques Rancière aime à le rappeler, « il n'y a pas un mais des temps modernes », et tout diagnostic du présent doit s'efforcer de mettre au jour un certain « montage de temps » disparates qui constitue une version possible du moderne. De là l'intérêt du philosophe pour les transformations parallèles du récit historique et de la fiction littéraire (de Marx à Auerbach et de Woolf à Sebald), pour le cinéma (Vertov, Pedro Costa ou Béla Tarr), mais aussi pour la danse, la photographie, et plus récemment l'art des jardins. De là aussi une méthode qui consiste à exhiber et à analyser dans chaque cas des « scènes » qui sont autant de laboratoires où s'inventent les formes précaires et incertaines d'un temps commun.

C'est ce moment de son travail - le plus récent - qu'interrogent les textes ici réunis par Dork Zabunyan (Nathalie Delbard sur la photographie, Paul Sztulman sur le paysage) et que commente Jacques Rancière lui-même dans un entretien avec Fabienne Brugère.