Des années de braise aux années de pèze

Jean Norval fut journaliste et l'une des plus belles plumes du mensuel Miroir du football (1959-1979). Sa passion pour ce jeu qu'il élevait au rang d'art populaire aura guidé vingt ans durant chacun de ses écrits. Cette sincérité, Jean Norval en fait son fonds de commerce.

À travers les lignes de ce manuscrit retrouvé, c'est l'aventure de Miroir du football qui se dessine. Une histoire d'engagements, de positions tranchées et de questionnements. On pourra toujours objecter une certaine mauvaise foi mais on ne pourra jamais lui reprocher de n'avoir eu de cesse de revivre « les sensations perdues de l'enfance », comme il l'écrit si joliment.

Le jeu, les hommes mais également le marché des transferts, les paris en ligne, les médias, l'arbitrage, Jean Norval n'occulte aucun sujet avec les mots et les outils de son époque. Il n'était pas dupe du poids que prendrait ce sport dans l'activité économique.

Et si pour la philosophie moderne l'art n'est plus seulement considéré comme l'expression d'une certaine forme de beauté mais une sorte de miroir du monde, il faut reconnaître à Norval d'avoir été un visionnaire.